Table ronde au Forum de Paris sur la Paix sur les financements de l'éducation

La Coalition Éducation a participé à la table ronde haut niveau Les financements innovants au service de l'éducation: comment passer à l'action ?​ lors du Forum de Paris sur la Paix le 12 novembre dernier, animée par Christophe Guilhou, nouveau directeur du développement durable au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

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Aux côtés de la Ministre de l’éducation de la République du Bangladesh, de l’Ambassadeur du Rwanda en France, de l’UNICEF, de l’OCDE et du cabinet KOIS invest ; Vanessa Martin, porte-parole de l’ONG Action Education (actuel chef de file de la Coalition) a représenté la Coalition Education et a porté un plaidoyer fort pour un meilleur financement de l’éducation. 

S’il faut effectivement trouver des financements additionnels pour faire face aux nombreux défis en matière d'éducation, il faut avant tout renforcer l’efficacité et l’impact des financements existants. Les Etats doivent consacrer 20% de leur PND et 20% de leur financement international à l’éducation. La communauté internationale et les Etats doivent passer à l’action et assurer que les engagements pris dans le cadre du sommet sur la transformation de l’éducation, notamment l'Appel à l'action sur le financement de l'éducation, ainsi que dans le cadre de la Déclaration de Paris soient effectifs. 


Lors de son intervention, la Coalition a tenu à porter les recommandations suivantes:

  • L’éducation est un droit humain consacré dans la Déclaration universelle des droits humains, et dans la Convention internationale des droits de l’enfant, l’éducation est un bien public. Il en va de la responsabilité des Etats d’assurer la réalisation de ce droit fondamental pour tou.te.s.
  • L’éducation doit rester gratuite, équitable, inclusive et de qualité en commençant par l’éducation de base et en accordant une attention particulière aux populations les plus vulnérables.
  • Les mécanismes de financement de l’éducation ne doivent pas creuser les dettes des pays et doivent utiliser des outils innovants tels que les échanges dette-éducation. Le financement de l’éducation doit être fait sous forme de dons aux Etats.
  • Nous devons adopter une double approche ‘twin-track’ en matière de financement, en fournissant des ressources pour renforcer les systèmes d'éducation inclusive en général et, en même temps, en consacrant des financements spécifiques flexibles et multi-années pour répondre aux besoins et s'attaquer aux obstacles rencontrés par certains groupes d'apprenants, y compris les enfants les plus à risques d’exclusion scolaires (handicapés, filles et adolescentes, réfugiés, minorités locales, etc.), et de marginalisation.
  • Ces mécanismes doivent garantir une meilleure prise en compte du contexte local dans l’orientation des financements, une adaptation des modalités de financement et de suivi des projets aux capacités locales et enfin un renforcement des cadres de concertation et prises de décisions locales.
  • Il faut faire attention à la multiplication des mécanismes de financements : ni l’Etat ni la société civile ne seront en mesure de suivre correctement une multitude de mécanismes de financement, cela risque d’entraîner confusion, manque de coordination avec pour conséquence une moindre efficience.
  • Pour « ne laisser personne de côté », les financements  doivent cibler en priorité les régions et les populations qui sont les plus impactées par le manque d’accès aux services sociaux essentiels, ce qui demande un focus particulier sur les pays à revenu faible. Par ailleurs, ces services ne sont pas des secteurs rentables où un retour financier sur investissement peut être attendu.