Alors que le monde fait face à une intensification des catastrophes climatiques, un levier stratégique reste largement sous-exploité : l’éducation.
Ce message a été au cœur du webinaire organisé le 24 avril dernier par la Coalition Éducation France et ses partenaires du Burkina Faso, de Madagascar, du Sénégal et du Togo. L’événement marquait également la publication d'un rapport sur l’éducation à l’environnement et au développement durable dans ces quatre pays, porté par les cing cooalitions.
Plus d’une centaine de parties prenantes — représentant la société civile, les pouvoirs publics, le monde de la recherche et des jeunes engagé·e·s — se sont réunies pour échanger autour de ces enjeux encore trop peu pris en compte.
Ce webinaire s’inscrivait également dans le cadre de la Semaine d’Action Mondiale pour l’Éducation.
L’éducation est aujourd’hui à la fois victime du changement climatique – 242 millions d’enfants ont vu leur scolarité interrompue en 2024 à cause de catastrophes climatiques – et un levier incontournable pour y faire face. Pourtant, elle ne reçoit que 1,5 % des financements climatiques mondiaux.
Les témoignages des intervenant.e.s convergent : inondations, sécheresses, canicules ou encore déplacements de population affectent gravement la continuité pédagogique, en particulier en Afrique subsaharienne. Les infrastructures scolaires sont souvent inadaptées ou vulnérables, tandis que le personnel éducatif n’est pas toujours formé pour faire face aux crises environnementales.
Malgré ces défis, les intervenant.e.s ont souligné que l’éducation est un moteur d’adaptation et d’atténuation du changement climatique. Elle permet d’ancrer des comportements durables, de renforcer les compétences vertes, d’accompagner les mutations des secteurs agricoles et industriels, et de créer une conscience collective face aux enjeux environnementaux.
Au Burkina Faso, à Madagascar, au Sénégal ou encore au Togo, des initiatives telles que les clubs environnementaux, les écoles vertes, les curriculums intégrant l’éducation au développement durable (EDD) ou les programmes de formation des enseignant.e.s sont autant de pistes prometteuses. Cependant, leur portée reste limitée sans un soutien politique et financier adapté.
Plusieurs recommandations ont été formulées lors de ce webinaire :
Pour conclure, les intervenants ont unanimement rappelé que l’éducation ne doit plus être reléguée au second plan dans les politiques climatiques. L’éducation doit devenir un bastion de la résilience, non une victime silencieuse des bouleversements environnementaux.
Comme l’a résumé une jeune activiste du Burkina Faso :
L’éducation au climat n’est pas un luxe. C’est une urgence politique, sociale et humaine.
Farida TIEMTORE, President of Network of Heroines of Faso