Qualité de l'éducation

Dans les pays partenaires, l’amélioration de la qualité de l’éducation est un objectif crucial des politiques éducatives pour les 15 prochaines années.

Aujourd’hui, la qualité de l’éducation pour tou.te.s et notamment dans les pays les plus pauvres est loin d’être atteinte. Pendant des décennies, les gouvernements ont très insuffisamment investi dans l’éducation et notamment dans la mise en œuvre de politiques  visant l’amélioration de la qualité de l’éducation. En conséquence, des millions d’élèves quittent l'école sans avoir acquis les compétences de base en lecture, écriture et en calcul. 

Les obstacles à la qualité de l’éducation dans les pays en développement sont multiples : pénurie de manuels scolaires de qualité, déficit d’enseignant.e.s qualifié.e.s, lacunes des programmes d’enseignement et infrastructures insuffisamment développées. Selon le Rapport mondial sur les enseignants (UNESCO, 2024) 44 millions d'enseignant.e.s supplémentaires sont nécessaires pour parvenir à l'enseignement primaire et secondaire universel d'ici 2030. L’Afrique subsaharienne est particulièrement touchée par ce problème : elle aurait besoin de 15 millions de nouveaux enseignant.e.s d’ici 2030.

Les mauvaises conditions d’apprentissage privent les populations les plus démunies d’une éducation de qualité et mettent en péril leur avenir. Les jeunes abandonnent souvent l’école, où ne s’y rendent pas régulièrement, n’apprennent ni à lire, ni à écrire, ni à compter, et n’assimilent pas les compétences pratiques et les savoirs dont ils auront besoin plus tard pour se réaliser et prendre part à la société.

Assurer la qualité de l’éducation pour tou.te.s est une condition de réalisation du droit à l’éducation. Une éducation de qualité favorise l’inscription massive des enfants, des jeunes et des adultes dans les écoles et autres espaces d’éducation, et permet de réduire le nombre d’abandons scolaires, mais aussi d’éliminer les écarts discriminatoires dans les apprentissages fondamentaux entre les individus. Par ailleurs, une éducation de qualité offre aux élèves les compétences nécessaires à la vie quotidienne, la réussite professionnelle et l’épanouissement individuel, qui brisent le cercle de la pauvreté, et contribuent pleinement au développement de la société.

En 1990, la Déclaration mondiale sur l’Éducation pour tous (EPT) adoptée à Jomtien (Thaïlande) a engagé les États à améliorer la qualité de l’éducation et reconnu que l’élargissement de l’accès ne suffisait pas. 10 ans plus tard, lors du forum mondial sur l’éducation de Dakar (Sénégal), qui a permis à la communauté éducative de réaffirmer son engagement et de réitérer l’urgence de réaliser l’Education pour tous d’ici 2015, une attention particulière a été portée à la qualité de l’éducation en visant l’amélioration de celle-ci. L’objectif fixé était « d'obtenir pour tous des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables – notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul, et les compétences indispensables dans la vie courante ».

Malgré la mise en œuvre de stratégies d’amélioration de l’éducation par les gouvernements et la société civile dans le monde entier, la qualité ne s’est pas améliorée au rythme espéré. Le monde connaît encore une crise de l’apprentissage : 250 millions enfants et jeunes sont non-scolarisés (UNESCO, 2024). La pauvreté des apprentissages est estimée à 70 % à l'échelle mondiale, ce qui signifie que 7 enfants sur 10 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne sont pas capables de comprendre un texte simple avant l'âge de 10 ans (The state of global learning, 2022). Dans les pays les plus pauvres, la majorité des écoles primaires n’ont pas de sanitaires non mixtes (ni même de sanitaires) et dans les pays à faible revenu, 72 % des écoles primaires et 53 % des établissements du deuxième cycle du secondaire ne disposent pas de l’électricité (UNESCO). 8 % des écoles disposent d'électricité à Madagascar, et seulement 4 % en République centrafricaine et au Tchad. 

Sans mesures supplémentaires, seul un pays sur six atteindra la cible d’achèvement universel du cycle secondaire d’ici à 2030, et on estime que 84 millions d’enfants et de jeunes ne seront toujours pas scolarisés et qu’environ 300 millions d’élèves n’auront pas les compétences de base en calcul, lecture et écriture nécessaires pour réussir dans la vie (ONU, 2023). 

Cependant, l’espoir doit être grand. Des progrès ont été enregistrés sur la qualité de l’éducation dans le monde depuis Dakar. En Afrique subsaharienne, le taux d'alphabétisation des jeunes est passé de 66 % en 2000 à 77,5 % en 2020 (UNESCO, 2023). 

Les Etats et la communauté éducative doivent donc aujourd’hui poursuivre leurs efforts pour réaliser l’ODD 4 et « assurer l'accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie ». Le cadre d’action Éducation 2030, adopté en septembre 2015, qui met l’accent sur l’importance d’une éducation de qualité pour parvenir aux objectifs du développement durable 2030, est l’opportunité pour les gouvernements de faire de la qualité une des priorités de leurs politiques éducatives.

Nos recommandations : 

La France et la communauté internationale doivent en particulier soutenir :

  • la qualité et l'adaptation des contenus et des langues d’enseignements aux profils des apprenant.e.s et aux contextes, permettant aux enfants, jeunes et adultes de développer un esprit critique, de s’adapter au changement, de mieux vivre ensemble et d’apprendre tout au long de la vie ;
  • des environnements d'apprentissage inclusifs et sécurisés adaptés aux élèves en milieu scolaire ;
  • la qualité de l’enseignement et notamment la possibilité pour les personnels éducatifs d’accéder à des formations initiales et continues de qualité ;
  • la gouvernance participative de l’éducation ;
  • des méthodes d’évaluation et de suivi des connaissances efficaces ;
  • des indicateurs permettant un suivi objectif de l’amélioration de la qualité de l’éducation.

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