En ce 23 juin, Journée des services publics des Nations unies, nous - plus de trente organisations de la société civile du monde entier – publions une déclaration commune. À quelques jours de la Conférence sur le financement du développement (FFD4) à Séville, nous appelons les gouvernements à agir collectivement pour réformer l’architecture financière internationale et garantir le droit de tou.te.s à des services publics de qualité.
Aujourd’hui, moins d’un cinquième des Objectifs de développement durable (ODD) sont en passe d’être atteints d’ici 2030. Ce retard s’explique en grande partie par un sous-financement persistant des services publics, en particulier dans les pays à faible revenu. Dans trois quarts de ces pays, les remboursements de la dette dépassent les dépenses de santé, et dans un sur deux, ils excèdent les budgets alloués à l’éducation. 54 pays sont confrontés à une crise de la dette. Cette réalité entrave gravement les efforts pour réduire les inégalités et garantir les droits fondamentaux.
Par ailleurs, les règles fiscales et commerciales mondiales actuelles favorisent l’évasion des ressources vers le Nord, privant les États de moyens pour investir dans la santé, l’éducation, le climat ou la protection sociale. Le rôle joué par certaines politiques d’austérité, encore promues par des institutions internationales comme le FMI, contribue à affaiblir les capacités publiques à répondre aux besoins de leurs populations. On estime que pour chaque dollar US que le FMI a encouragé les gouvernements à dépenser pour les services publics, il leur a demandé d'en réduire six fois plus par le biais de mesures d'austérité.
La FFD4 représente une occasion unique de changer de cap. Nous appelons à des engagements ambitieux en faveur :
Ces réformes sont indispensables pour permettre aux États de financer des services publics universels, accessibles et transformateurs, au cœur d’une transition écologique et sociale juste. Nous saluons les dynamiques collectives comme la déclaration Notre avenir est public, qui montrent la voie vers une gouvernance économique plus démocratique, fondée sur les droits humains.
Nous appelons les gouvernements réunis à Séville à faire preuve de courage politique et à placer l’intérêt des peuples et de la planète au centre des décisions financières mondiales.
Un autre avenir est possible. Et il commence par des services publics forts, équitables, financés durablement.