Alors que les impacts du changement climatique se font de plus en plus sentir en Afrique de l’Ouest et à Madagascar — entre sécheresses, inondations, déforestation ou érosion des sols — un nouveau rapport met en lumière le rôle clé que peut jouer l’éducation pour accompagner les sociétés vers une transition écologique et durable.
Réalisé par la Coalition Éducation et les coalitions nationales du Burkina Faso, de Madagascar, du Sénégal et du Togo, ce rapport dresse un état des lieux des pratiques éducatives existantes, des freins identifiés par les acteurs de terrain et des leviers pour renforcer l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) à tous les niveaux du système éducatif.
L’éducation peut jouer un rôle transformateur en préparant les citoyens de demain à comprendre, anticiper et agir face aux défis climatiques
souligne le rapport.
L’enquête menée auprès de 329 enseignant·e·s révèle un fort intérêt des élèves pour les activités liées à l’environnement. Toutefois, les conditions de mise en œuvre restent fragiles :
Les ressources restent limitées :
Les élèves montrent un vif intérêt pour les activités environnementales, mais les moyens manquent encore cruellement pour répondre à leurs attentes
un·e enseignant·e du Burkina Faso.
Nous voulons former une génération qui respecte la nature et protège son environnement. Mais pour cela, nous avons besoin de soutien, de formation et de ressources
un·e enseignant·e à Madagascar
Le rapport met en évidence la nécessité de mieux intégrer l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) dans les curricula, à la fois dans l’enseignement de base et dans la formation professionnelle. Cette intégration reste aujourd’hui partielle, souvent laissée à l’initiative des enseignant·e·s ou d’organisations extérieures, sans cadre systématisé au niveau national dans les pays étudiés.
Les disciplines existantes — comme les sciences, la géographie ou l’éducation civique — offrent des points d’entrée pertinents, mais l’absence de lignes directrices claires, de contenus adaptés et de temps pédagogique dédié constitue un frein majeur à une EEDD efficace.
« Créer une nouvelle matière alourdirait encore plus des programmes déjà très chargés », souligne un enseignant au Togo. Le rapport appelle plutôt à une approche transversale, structurée et opérationnelle, adossée à des référentiels nationaux.
Le rapport insiste également sur la place encore insufisante accordée à la formation aux métiers verts dans les filières techniques et professionnelles. Les enjeux environnementaux sont pris en compte dans certaines formations professionnelles, portées par des structures publiques ou des organisations de la société civile, notamment en matière d'énergies renouvelables, d'agroécologie/agroforesterie, de gestion des ressources naturelles et environnementales, de transformation et valorisation des produits locaux et de protection de l’environnement. Toutefois, leur intégration reste limitée et peu systématique.
Dans les quatre pays, de nombreuses initiatives locales témoignent d’une mobilisation croissante des communautés éducatives :
Ces expériences montrent qu’il existe déjà des bases solides sur lesquelles s’appuyer, mais que leur diffusion et leur pérennisation nécessitent un appui renforcé.
Les politiques publiques des pays étudiés affichent une volonté de mieux intégrer l’EEDD, à travers des plans nationaux, des stratégies éducatives ou environnementales. Toutefois, le rapport note que ces engagements restent encore insuffisamment mis en œuvre sur le terrain :
Le rapport souligne que des engagements sont pris mais qu’il faut renforcer l’opérationnalisation des politiques et appuyer davantage les acteurs éducatifs dans leur mission.
Le rapport propose plusieurs leviers pour renforcer l’EEDD :
Cette publication a été réalisée avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement, le programme Éducation À Voix Haute du Partenariat Mondial pour l'éducation et le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France. Son contenu relève de la seule responsabilité de la la CN/ EPT Burkina Faso, la CN EPT Togo, la Coalition Education France, la COSYDEP Sénégal et la CONAMEPT Madagascar et ne reflète pas nécessairement les opinions des partenaires financiers dont Oxfam Danemark et PME.