9 chiffres alarmants sur l'éducation en RDC

La République démocratique du Congo est, après le Nigéria, le deuxième pays au monde où le nombre d’enfants non-scolarisés est le plus élevé : faible investissement de l’Etat dans le secteur éducatif, frais de scolarité élevés, fraude fiscale… 9 chiffres à retenir.

Dans son magazine Education Pour Tous publié le 30 avril 2017, la Coalition nationale de l’éducation pour tous en RDC (CONEPT/RDC) dresse un état des lieux de l’accès à l’éducation dans le pays. Constat alarmant : « L’accès à l’école demeure encore un luxe ».  La Coalition Education a sorti 9 chiffres de ce bilan général. 

 3,5 millions  d'enfants de 6 à 11 ans n’ont pas d’espoir de s’assoir sur un banc de l’école.

 7,3 millions  d’autres enfants de 16 à 17 ans sont également privés de scolarité.

 18 millions  d’enfants ne sont pas sûrs de demeurer à l’école

Les ménages supportent à  73% la charge de l’éducation  

Le pays perd chaque année environ  15 milliards  USD dans la fraude fiscale

L’ensemble des frais de scolarité du primaire ne représenterait que  3,3%  du montant perdu dans la fraude fiscale et des exonérations.

L’Etat ne contribue qu’à hauteur de  23%  des charges financière du secteur éducatif.

Aujourd’hui l’enveloppe réservée au secteur éducatif représente  1%  du budget national

Dans les années 60, l'Etat congolais mobilisait 26 à  30%  du budget national à l’éducation !

En RDC l’éducation publique n’existe plus. Car on assiste à une privatisation silencieuse de l’école publique [… ] Les frais [de scolarité] ouvrent la voie à la marchandisation de l’éducation et ferment les portes aux enfants, adolescents et adultes les plus vulnérables, et issus des familles à revenu faible

Faute de financements nationaux adéquats, l’objectif du gouvernement congolais de construire  « un système éducatif inclusif et de qualité, contribuant efficacement au développement national, à la promotion de la paix et d’une citoyenneté démocratique active» d’ici 2025, énoncé dans sa Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation, ne pourra être atteint.  

Face à cette situation préoccupante, 72 organisations de défense du droit à l’éducation en DRC ont lancé une campagne pour l’abolition des frais de scolarité. Elles appellent le gouvernement à respecter les engagements pris avec l’adoption de l’ODD 4 d’offrir douze années d’éducation primaire et secondaire, et au moins une année de pré-primaire de qualité gratuite et obligatoire !

L’enseignement primaire et secondaire universel restera une utopie si l’éducation n’inclue pas ceux qui en ont le plus besoin, notamment les enfants et les jeunes vivant en milieu rural ou isolé, les filles, les personnes vulnérables et en situation de handicap. 

La situation en RDC illustre les enjeux de l’accès à une éducation inclusive et de qualité pour tou-te-s pour lesquels la Coalition Education et ses membres se mobilisent, dans un pays parmi les plus pauvres et fragiles qui doivent rester la priorité de l’aide publique au développement de la France et des pays donateurs.