Shoukria Haidar, lauréate du prix de la Délégation aux droits des femmes du Sénat

Shoukria Haidar, présidente de l’Association Negar-Soutien aux femmes d’Afghanistan (un temps soutenu par le Sgen-CFDT et le Snuipp-FSU, membres de la Coalition Education) a reçu le prix de la Délégation aux droits des femmes du Sénat pour son action pour les filles et femmes afghanes.

Shoukria Haidar, présidente de l’Association Negar-Soutien aux femmes d’Afghanistan, est née à Kaboul en 1957.
Après avoir fini ses études à l’Institut d’éducation physique de Kaboul, elle est devenue fonctionnaire du Comité olympique afghan.
Après le coup d’Etat d’avril 1978, et les perturbations qui ont suivi avec l’invasion de l’Armée rouge, elle a dû quitter son pays en 1980 pour le Pakistan. La situation ne s’arrangeant pas, elle a finalement obtenu l’asile politique en France en 1981.

Elle a alors complété ses études jusqu’à sa maîtrise en EPS à Nice, puis fait un DEA de sociolinguistique en langue persane à l’Inalco. Depuis 1988, elle est enseignante en éducation physique dans la région parisienne.
Retournée à Kaboul en août 1995 pour une brève période, et désireuse de participer à la reconstruction du pays, elle a été particulièrement choquée par la prise de Kaboul en septembre 1996 par les milices Taliban qui agissaient au nom des intérêts pakistanais et autres.

Consciente de la nature de cette nouvelle force de frappe, à l’encontre de la culture et de la société afghane, et de l’intérêt du peuple d’Afghanistan, et particulièrement des femmes, elle a décidé qu’il n’y avait pas de temps à perdre, et avec quelques amies afghanes et françaises, a fondé l’association Negar, pour dénoncer et informer de la vraie nature de ces milices, et faire entendre les cris de souffrance des femmes afghanes.

Depuis, Shoukria Haidar, avec Negar, n’a pas cessé son combat pour les droits des femmes en Afghanistan. En 1998, avec l’appui du Sgen-CFDT et du Snuipp-FSU, elle a lancé l’opération « Libérer le savoir en Afghanistan » qui a été relayée par Solidarité Laïque. Il s’agissait de soutenir les écoles clandestines de filles dans un pays où tout droit était nié aux femmes. Après la chute des Talibans en 2001, elle a poursuivi son soutien à l’éducation des filles jusqu’à ce que, 20 ans après, l’horrible scénario se reproduise. Mais elle n’a pas lâché le combat et, aujourd’hui, elle fait partie des lauréates du prix de la Délégation aux droits des femmes du Sénat. Ce prix sera remis le mardi 25 octobre 2022 et récompensera à travers elle toutes les femmes d’Afghanistan.

Cette distinction ne lui fait pas oublier que le chemin est encore long pour que les femmes soient les égales des hommes en Afghanistan.