Appel à l'action. Le G7 doit faire de l'éducation en situations d'urgence et de crises prolongées une priorité

Le sommet du G7 de 2023 se tiendra du 19 au 21 mai à Hiroshima, sous la présidence du Japon. A cette occasion, la Coalition Éducation et ses partenaires de la société civile appellent les Etats membres du G7 à faire de l’éducation en situations d’urgence et de crises prolongées une priorité politique et financière du sommet. 

Dans les pays et les régions touchés par les crises humanitaires, les enfants et les jeunes souffrent non seulement de la perte de leur maison, de leur famille et de leurs proches, mais aussi de la perte d'accès à l'éducation et à un environnement d'apprentissage sûr. Ces pertes bouleversent leur avenir ainsi que celui de la société dans son ensemble. 

En temps de crise, les écoles et les lieux d'apprentissage offrent aux enfants, notamment les plus à risque d’exclusion, l’accès à des environnements sûrs pour apprendre, jouer mais également les protègent des différentes formes de violences, comme le travail des enfants, les abus, les exploitations sexuelles, le recrutement par des groupes armés. Les espaces d’apprentissage fournissent également un accès aux services vitaux, et notamment à la protection physique et psychosociale, aux compétences de survie, à l'hygiène, aux repas scolaires, à la sensibilisation aux risques liés aux mines terrestres, parmi d’autres. Qui plus est, ils permettent d’offrir une éducation transformatrice des rapports sociaux de genre, en portant une attention particulière aux filles et aux adolescentes, qui sont souvent particulièrement touchées par les crises. 

Pourtant, malgré son rôle fondamental, l'éducation reste encore l'un des domaines humanitaires les moins bien financés, avec seulement 25% des besoins financiers couverts en 2021. 

Lors du sommet du G7 en juin 2021, les Etats membres se sont engagés collectivement à atteindre deux objectifs mondiaux d’ici 2026 concernant l’éducation des filles dans les pays à revenu faible et intermédiaire inférieur : 40 millions de filles supplémentaires à l'école et 20 millions de filles sachant lire à l'âge de 10 ans. Si des engagements ambitieux ne sont pas pris lors de ce G7 en matière d’éducation dans les pays touchés par des crises, ces objectifs ne pourront jamais être réalisés. 

Nous appelons les membres du G7 à respecter leurs engagements et à renforcer la protection de l'éducation dans les situations d'urgence et de crises prolongées en : 

  • veillant à ce que l'éducation soit une priorité de l'action humanitaire, à travers un financement adéquat et fiable, y compris du fonds Education Cannot Wait et en investissant dans les efforts visant à garantir l'inclusion des réfugié.e.s dans les systèmes éducatifs nationaux. 
  • investissant dans la Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) afin de préparer et d'accompagner les écoles et les partenaires de l'éducation dans la réponse aux aléas, l'atténuation de leurs impacts et le renforcement de la résilience, y compris par le biais du Cadre global de sécurité scolaire (révisé en 2022). 
  • rendant des comptes sur leurs engagements antérieurs en faveur de l'éducation des filles et des enfants dans les situations d'urgence et les crises prolongées, en particulier ceux pris dans la Déclaration du G7 sur l'éducation des filles (2021) et la Déclaration de Charlevoix (2018).
  • prenant l’engagement politique de protéger les étudiant.e.s, les enseignant.e.s, les écoles et les universités des effets des conflits armés en endossant la Déclaration sur la sécurité dans les écoles.