G20 : Succès mitigé pour l'éducation

La Coalition Education demande que des engagements concrets pour le financement de l’éducation soient pris dès aujourd’hui. 

Quand la communauté internationale va-t-elle enfin réagir et prendre ses responsabilités face à la crise de l’éducation ? Quelles mesures seront prises suite au G20 ? Promesses (encore) d’une prochaine réunion ? A l’issue du G20 à Hambourg, la question de l’éducation  a fait l’objet d’un engagement réduit des leaders.

La bonne nouvelle : La Déclaration finale des dirigeants du G20 souligne l’importance de l’éducation pour accomplir la durabilité, parvenir à l’émancipation des femmes, résoudre la fracture numérique et stimuler l’emploi.  Elle précise également la nécessité d’améliorer et d’accroître le financement de l’éducation en passant par le Partenariat mondial pour l’éducation et le fond Education Cannot Wait. Le texte reconnait l’urgence de prendre des engagements conséquents dans l’éducation, l’emploi et l’émancipation des jeunes pour faire de la croissance démographique en Afrique une opportunité pour le monde.

Par ailleurs, aucun engagement chiffré, aucun objectif précis ne figure dans le texte. Pour être en conformité avec l’objectif de l’enseignement primaire et secondaire universel d’ici 2030, les Etats doivent urgemment réviser à la hausse leurs engagements de financement de l’éducation. Pour l’instant leurs contributions nationales repoussent l’atteinte de ces objectifs à 2084, soit un demi-siècle de retard selon l’UNESCO. Nous demandons que les Etats prennent dès aujourd’hui des engagements concrets et ambitieux à la hauteur des enjeux.

Le Partenariat mondial pour l’éducation évalue les besoin financiers pour mettre en œuvre ses programmes d’appui aux gouvernements partenaires à 2 milliards de dollars annuels d’ici à 2020. 

Le but est de renforcer les systèmes éducatifs et d’améliorer l’apprentissage, l’efficacité et l’équité afin que tous les enfants et les jeunes puissent être formés pour le marché du travail et prospérer au 21ème siècle
Julia Gillard, Présidente du Partenariat mondial pour l’éducation

Nous souhaitons également tirer la sonnette d’alarme sur la création d’une facilité financière internationale pour l’éducation soutenue par le Secrétaire générale des Nations Unies, comme mentionné dans le texte. Ce projet de facilité, initié par la Commission internationale sur le financement de l’éducation et son président Gordon Brown, suscite de nombreux doutes. A commencer par son fonctionnement, encore flou,  sur le principe des prêts, au lieu des dons,  aux pays qui risque d’accroître la dette des Etats les plus fragiles. Nous appelons à davantage de précisions sur cette facilité et au développement d’un mécanisme de financement innovant pour l’éducation, en cohérence avec le PME et le fond Education Cannot Wait qui renforcent les systèmes éducatifs des pays défavorisés. La Campagne Mondiale pour l’Education a exprimé ces réserves sur ce fond dans une lettre adressée à Gordon Brown. 

Il faut désormais transformer l’essai et garantir les financements pour donner accès à l’école aux 130 millions de filles privées d’éducation dans le monde.
Friederike Röder, directrice France de ONE
Nous appelons les dirigeants du G20 à assumer leurs responsabilités mondiales, en augmentant le financement de l'éducation afin d’assurer que tous les enfants aient accès à et achèvent une éducation de qualité
Plan International