Education inclusive : nos recommandations au Partenariat mondial pour l'éducation

Face au creusement des inégalités dans le contexte de crise de la Covid19, il est plus que jamais essentiel que l’inclusion soit au coeur de l’action du Partenariat mondial pour l’éducation. Au côté de plus de 100 organisations du monde entier, nous appelons le PME à promouvoir dans son nouveau plan stratégique une éducation inclusive visant à soutenir les enfants handicapés, et en particulier les filles, qui sont souvent les plus marginalisés. Ces efforts d’inclusion devraient commencer dès la petite enfance, où l'éducation est la plus efficace. 

Le monde se trouve au coeur d’une crise éducative qui frappe plus particulièrement les enfants et les jeunes les plus à risque. Au moins un tiers des écoliers dans le monde ont été privés d’enseignement lors de la pandémie de Covid-19 (UNICEF) et une estimation de dix millions de filles supplémentaires ne seront pas scolarisées une fois que toutes les écoles rouvriront. Or, il ne reste que dix ans pour atteindre l’ODD4. La dernière étude de Humanité & Inclusion revèle que les filles handicapées sont davantage discriminées face à l’éducation en raison de leur genre et de leur handicap. Alors que certains élèves ont repris le chemin de l’école ou les cours à distance hier, pour trop d’enfants et de jeunes cette perspective reste encore éloignée mettant en danger leur avenir et celui des communautés. 

Nous avons la conviction que l’inclusion dans l’éducation dès la petite enfance doit occuper une place centrale parmi les orientations qui seront prises par le PME. C’est pourquoi nous avons adressé ces recommandations au Partenariat mondial pour l’éducation : 

Le PME devrait : 

  • Jouer un rôle de premier plan dans l'augmentation du financement de l'éducation préscolaire via le renforcement des ressources allouées à la petite enfance et à l'enseignement pré-primaire pour tous les pays qui en ont besoin, y compris ceux touchés par des crises humanitaires, en incluant tous les enfants qui risquent d'être exclus.
  • Veiller à ce que le nouveau cadre de résultats du PME comprenne des indicateurs clairs en matière d'éducation préscolaire inclusive.
  • Travailler avec les gouvernements des pays et les groupes d'éducation locaux (GEL) pour donner la priorité à l'éducation inclusive, pré-primaire et la petite enfance dans la planification et la mise en œuvre du secteur, en mettant fortement l'accent sur l'équité, et en incluant pleinement les enfants handicapés.
  • Élaborer des outils et des lignes directrices sectorielles pour aider les pays à planifier et à mettre en œuvre un enseignement préscolaire inclusif, avec une collaboration plus étroite avec les secteurs de la santé et de la protection sociale afin de promouvoir la détection et l'intervention dès le plus jeune âge.
  • Encourager les investissements pour l'intégration des personnes handicapées et l'éducation préscolaire en mettant la priorité sur l'équité dans le cadre des subventions pour la mise en œuvre de programmes du secteur de l'éducation (ESPIG).
  • Créer un groupe de réflexion sur l'éducation intégratrice pour les personnes handicapées, qui soutiendrait la mise en œuvre du plan en dirigeant et en contribuant à la réalisation de résultats pertinents, en élaborant des outils et des méthodologies et en évaluant leur impact, et qui collaborerait à l'élaboration de produits de connaissance liés à l'éducation intégratrice. Les partenaires de la société civile pourraient soutenir ce travail.

Dans chacune de ces actions, il est essentiel de veiller à ce que :

  • Les voix des apprenant.e.s, des organisations de parents d'enfants handicapés et de tous les groupes marginalisés soient entendues - rien sur nous sans nous. 
  • Tous les apprenant.e.s se sentent valorisés et respectés, et peuvent éprouver un sentiment d'appartenance évident. 
  • Tous les apprenant.e.s, c'est tout le monde, quels que soient leur handicap, leur sexe, leur race, leur identité, leur milieu culturel ou socio-économique.