Éducation : les limites des financements alloués par la France aux pays partenaires

La Coalition Éducation publie son nouveau rapport Éducation : les limites des financements alloués aux pays partenaires, qui pointe les incohérences du financement de la France consacré à l’éducation dans le cadre de sa politique internationale et, en inédit, présente une analyse de la coopération éducative de la France au Burkina Faso.

La rapport souligne une légère hausse des financements éducation depuis 2019 mais cette part diminue dans le total de l’aide publique au développement (passant de 13,6% à 11,9% en 2020) alors que 244 millions d’enfants et de jeunes ne vont toujours pas à l'école. L'éducation fait face à d’importants défis, aggravés par le dérèglement climatique, les conflits, l'insécurité énergétique et alimentaire, la pauvreté sous-jacente et les déplacements qui en découlent.

Seulement un tiers du financement des projets éducatifs de la France dans le cadre de sa coopération internationale est alloué à l'Afrique subsaharienne. La région compte le plus grand nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés, avec un total de 98 millions. C’est également la seule région où ce nombre est en augmentation : le taux de non-scolarisation diminue plus lentement que le taux de croissance de la population d’âge scolaire.

Moins de 20% du total des financements éducation sont alloués à l'éducation de base, qui vise pourtant à répondre aux besoins éducatifs fondamentaux et devrait représenter une part bien plus importante. En dépit des progrès réalisés à l’échelle mondiale, 771 millions de jeunes et d’adultes ne savent toujours pas lire et écrire. 

L’éducation représente à peine 1,6 % de l’aide humanitaire de la France en 2021 et l’engagement de la France de 8 millions d’euros dans le fonds Education Cannot Wait depuis 2019 reste insuffisant par rapport aux besoins éducatifs en situations de crise. 222 millions d’enfants vivant en situations de crise ont un besoin éducatif urgent. Certains enfants et jeunes sont plus exposés à l'exclusion éducative, notamment les filles, les enfants et les jeunes en situation de handicap, les personnes déplacées et réfugiées et les enfants issus de milieux socioéconomiques défavorisés.

Au Burkina Faso, bien que la France soit reconnue comme un partenaire historique et incontournable avec une forte implication dans le secteur éducatif, le rapport souligne un déséquilibre important entre la coopération avec l’Etat et celle avec les autres acteurs éducatifs, des modalités de financement peu adaptées aux capacités et aux contextes locaux, une priorisation insuffisante de l’éducation en situations d’urgence  ainsi qu’un problème de suivi-évaluation des financements.