Rapport « Profits privés, pertes publiques : Pourquoi la pression en faveur des écoles privées à bas coût menace l'éducation de qualité »

 

 

 

 

 

 

Face aux besoins financiers des systèmes éducatifs partout dans le monde, nombre d’Etats considèrent (à tort !) le recours au secteur privé comme une solution potentielle pour assurer une éducation de qualité à toutes et tous.  La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) dénonce cette réalité dans son dernier rapport « Profits privés, pertes publiques : Pourquoi la pression en faveur des écoles privées à bas coût menace l’éducation de qualité ».

Le document soulève les arguments erronés sur lesquels les Etats tendent à s’appuyer pour justifier la nécessité de confier l’éducation au secteur privé, contribuant ainsi à la crise des systèmes éducatifs.

 

Le rapport pointe la croissance du nombre d’écoles privées et d’inscriptions dans ces établissements et notamment dans les pays en développement tels qu’au Nigeria, Pérou, Pakistan, Kenya, Ghana  et en Inde. Il dénonce en particulier le développement accéléré des écoles privées à but lucratif et à bas coût. Coup de projecteur sur un modèle qui, basé sur la rentabilité et ciblant les populations défavorisées, propose des enseignements de mauvaise qualité pour 6 à 14 dollars par mois, loin d’être accessibles aux familles les plus pauvres et exclues.

Qui se cache derrière ces établissements dont la capacité à offrir une éducation de qualité pour tou-te-s reste très douteuse ? Grandes chaînes internationales (Bridge International Académies, Omega, Innova, Inter etc.), investisseurs privés et bailleurs publics internationaux (le Département du développement international britannique, Groupe de la Banque mondiale, etc.) sont les responsables de ces nouveaux modèles qui concurrencent celui d’une éducation publique gratuite de qualité accessible à tou-t-es.

Par ailleurs, le rapport démontre, sur la base d’exemples concrets, que la privatisation peut « conduire à une plus grande stratification sociale et miner le potentiel de l’éducation à combattre les inégalités. » Or « l’éducation est l’un des outils les plus puissants dont disposent les gouvernements pour réduire les inégalités, car elle permet d’élever les citoyens les plus pauvres et d’égaliser les chances ». Priver les pays les plus pauvres de cette force peut s’avérer dangereux pour l’avenir des populations du monde entier.

L’enseignement public est la solution dans laquelle les gouvernements doivent continuer d’investir pour parvenir à une éducation de qualité pour toutes et tous. Les progrès réalisés ces dernières années ne doivent pas être sous-estimés mais encouragés.  « On compte aujourd’hui 50 millions d’enfants scolarisés de plus qu’en 2000 […]. Ces réussites, entre autres, résultent des engagements des gouvernements et des services publics d’éducation ».

Il est donc essentiel de restaurer la confiance perdue dans l’éducation publique et d’inciter tous les Etats à assumer leur rôle. L’éducation publique doit demeurer la priorité des gouvernements, notamment dans l’affectation des budgets nationaux et internationaux, face à l’offre accrue du secteur privé. « Chaque pas que les gouvernements font sur la voie de la poursuite de la privatisation constitue une étape qui est incroyablement difficile à inverser. »

Pour faire face à cette situation préoccupante, la Campagne mondiale pour l’éducation a listé, dans son rapport, une série de recommandations (Synthèse du rapport, p.18) adressées aux gouvernements, aux donateurs et à la société civile pour qu’ensemble nous puissions « élaborer des plans nationaux de financement et de fourniture de l’accès universel à l’éducation publique et gratuite de qualité ».

Solidaire de l’engagement de la CME, la Coalition Education mène un combat engagé pour lutter contre la marchandisation de l’éducation !

Pour en savoir plus sur nos actions :

En réponse à la mobilisation de la société civile, 57 chefs d'Etat de la Francophonie prennent un engagement sans précédent contre la marchandisation de l'éducation, 2 décembre 2016

Une résolution historique des Nations Unies exhorte à réguler les prestataires d'éducation et à soutenir l'enseignement public, 11 juillet 2016

Signez l'appel francophone contre la marchandisation de l'éducation, 9 juin 2016