L'éducation au coeur du Forum social mondial : une étape symbolique dans le combat pour l'éducation pour tous !

L'édition 2016 du Forum social mondial (FSM 2016), qui a eu lieu du 10 au 14 août à Montréal, s’est ouvert sous le thème « Une éducation de qualité pour tous et toutes partout : du rêve à la réalité ».  Une étape symbolique pour les acteurs de défense du droit à l’éducation pour toutes et tous, qui a permis de réaffirmer, une fois de plus, la rôle essentiel que joue l’éducation dans le changement social.

Le FSM 2016 a pour objectif de rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes provenant de groupes de la société civile, d’organisations et de mouvements sociaux qui souhaitent construire un monde durable et solidaire, où chaque personne et chaque peuple à sa place et peut faire entendre sa voix.

Cette première conférence, d’une longue lignée, a été l’occasion d’aborder la question que nous - activistes du droit à l’éducation – soulevons chaque jour : « Comment pouvons-nous rendre l’éducation accessible à toutes et tous ? »

L’éducation pour tous, un enjeu de solidarité

Face à cette question, une réponse : la solidarité internationale ! Lors du FSM 2016, les différents intervenants n’ont eu de cesse de souligner que la solidarité internationale est essentielle pour atteindre l’objectif de l’éducation pour toutes et tous.

Des petits ruisseaux qui n’arrivent pas à se joindre pour faire un fleuve historique, où rien ne pousse les initiatives à travers le monde à se réunir, pour changer de voie à la mondialisation actuelle et chercher un autre monde où il est nécessaire de mieux se connaître et de mieux échanger nos expériences afin de parvenir à un monde solidaire.”
Edgar Morin, philosophe et sociologue français, ancien membre du parti communiste.

Les Etats doivent renforcer leur politique de solidarité internationale en matière d’éducation et y allouer les ressources nécessaires pour que des solutions concrètes soient apportées dans les pays les plus pauvres !

Maria Graciel Cuervo, impliquée dans le Conseil International pour l’Éducation Adulte a justement appelé à questionner dans nos pays, notre vision de l’éducation, spécifiquement en matière de politique publique internationale.

Malgré les annonces faites en 2015 sur la situation de l’éducation dans le monde, de nombreux Etats n’ont pas encore pris conscience de la gravité des risques posés par un manque d’accès à une éducation de qualité, qui touche beaucoup trop de populations aujourd’hui. Pourtant, assurer le droit á l’éducation pour toutes et tous est indispensable pour lutter contre la pauvreté et en faveur du développement durable. 

L’éducation, clé du changement social !

Les intervenants du forum ont également mis l’accent sur l’importance de l’éducation pour améliorer nos sociétés. Rappelons que l’éducation est un des 17 objectifs de développement durable adoptés par la communauté internationale en septembre 2015 pour mettre fin à l’extrême pauvreté dans le monde d’ici 2030.

L’éducation affecte tous les aspects de la politique sociale/vie de tous les jours. Elle n’est pas séparable de nos droits en tant que citoyens…On apprend pas pour apprendre, mais on apprend pour résoudre les problèmes de la vie, pour comprendre la diversité du monde, pour mieux accepter l’autre
Mamadou NDoye, ancien Ministre de l’Education de Base et de la Promotion des Langues Nationales du Sénégal
Il faut expliquer aux élèves que leur savoir peut être canalisé dans la réalisation d’un monde meilleur, que les mathématiques peuvent être, au delà d’une discipline, un outil d’activisme, pour que les élèves sachent que ce qu’ils apprennent sert à comprendre l’autre et l’accepter, sauvegarder l’environnement, mettre en oeuvre la paix.
Mamadou NDoye

À long terme tous les gouvernements devront donc renforcer leurs efforts de solidarité internationale en matière d’éducation.

La Coalition Education, sur la base des recommandations de la Campagne mondiale pour l’éducation, estime que les pays donateurs doivent consacrer 10% de leur aide publique au développement (APD) à l'éducation de base, a strict minimum. De plus, ces pays doivent s’engager sur plusieurs années à financer le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), fond multilatéral consacré à l’éducation qui se focalise sur les pays à faible revenu.

Rappelons que la France a annoncé en 2016 une contribution de seulement 8 millions d’euros par an au PME  et n’a consacré en 2013 qu’1,7% de son APD totale à l’éducation de base. La France doit faire preuve d’ambition pour atteindre les objectifs fixés d’ici à 2030 et montrer son engagement et sa solidarité pour l’éducation dans le monde !