100 000 écoliers privés d'instruction à Alep et la France annonce une contribution décevante au fonds Education Cannot Wait

Réfugié syrien par Bengin Ahmad / Enfants à Alep par Freedom House

Lors d’une rencontre avec les acteurs de la solidarité internationale en France, le secrétaire d’Etats chargé du Développement et de la Francophonie, Monsieur André Vallini a confirmé qu’en 2016 la France ne contribuerait pas au fonds Education Cannot Wait destiné à soutenir l’éducation dans les situations de crise, et qu’en 2017 elle n’investirait que 2 millions d’euros.

Une somme dérisoire quand on sait que le Royaume-Uni y consacre 10 millions d’euros et les Pays-Bas 7 millions en 2016. Rappelons que 3,85 milliards de dollars sur 5 ans sont nécessaires pour offrir une éducation à des millions de personnes affectées par les crises.

Comment parvenir à cet objectif si les pays riches comme la France n’apportent qu’un soutien minimum au seul fonds international d’aide à l’éducation en situation d’urgence ? Lors de l’Assemblée Générale des Nations unies en septembre 2016, la France a certes promis une aide importante (100 millions d’euros) au Liban pour soutenir sa politique d’accueil des réfugiés syriens, dont la moitié irait à l’éducation. Mais cette annonce avait déjà été faite en février 2016, et à ce jour l’aide n’a pas été versée, malgré les besoins urgents.

Cette situation est d’autant plus consternante qu’elle intervient alors que le drame d’Alep prive d’instruction 100 000 écoliers, selon un communiqué publié le 29 septembre par l’ONG Save The Children.

Avant le début du conflit en 2011, 97% des enfants d'Alep-est allaient à l'école. Ils ne seraient plus que 6% aujourd'hui.

 Ce qui se passe à Alep aujourd’hui est un exemple criant des besoins humanitaires en matière d’éducation dans les situations d’urgence et de la nécessité de renforcer l’aide à l’éducation de ces populations. Dans les pays touchés par les conflits, l’éducation est la cible de nombreuses attaques.

« Ils [les forces qui bombardent la ville] savent bien que s'ils réduisent à néant l'éducation ici, ce sera une victoire pour le régime », témoigne auprès d'iTELE un professeur d'anglais à Alep-est.

Pourtant, malgré l’urgence d’agir, le gouvernement français ne semble pas avoir la volonté politique de prendre de vraies mesures capables de répondre aux besoins de l’éducation dans le monde.

C’est une des raisons pour lesquelles la Coalition Education souhaite interpeller le gouvernement français, sur le devoir pour la France de renforcer sa politique de solidarité internationale en matière d’éducation, en lui remettant, ainsi qu’aux futures candidats à l’élection présidentielle de 2017, sa pétition « Education : la France doit faire le choix de la solidarité ».

La Coalition Education demande en particulier que l’effort en faveur de l’éducation des enfants et jeunes déplacés soit amplifié à travers une contribution significative au fonds Education Cannot Wait !

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