Qualité de l'éducation

Dans les pays partenaires, l’amélioration de la qualité de l’éducation est un objectif crucial des politiques éducatives pour les 15 prochaines années.

Aujourd’hui, la qualité de l’éducation pour tous et notamment dans les pays les plus pauvres est loin d’être atteinte. Pendant des décennies, les gouvernements ont très insuffisamment investi dans l’éducation et notamment dans la mise en œuvre de politiques  visant l’amélioration de la qualité de l’éducation. En conséquence, des millions d’élèves quittent l'école sans avoir acquis les compétences de base en lecture, écriture et en calcul. 

Les obstacles à la qualité de l’éducation dans les pays en développement sont multiples : pénurie de manuels scolaires de qualité, déficit d’enseignant.e.s qualifié.e.s, lacunes des programmes d’enseignement et infrastructures insuffisamment développées. Selon le Rapport mondial de suivi de l’Éducation, en 2010 la région confrontée de loin au plus grand déficit d’enseignants était l’Afrique subsaharienne, qui comptabilisait 63% du nombre d’enseignants nécessaire dans le monde pour atteindre l’éducation primaire universelle avant 2015. De même, sur 19 pays d’Afrique subsaharienne, seul le Botswana disposait de manuels en nombre suffisant.

Les mauvaises conditions d’apprentissage privent les populations les plus démunies d’une éducation de qualité et mettent en péril leur avenir. Les jeunes abandonnent souvent l’école, où ne s’y rendent pas régulièrement, n’apprennent ni à lire, ni à écrire, ni à compter, et n’assimilent pas les compétences pratiques et les savoirs dont ils auront besoin plus tard pour se réaliser et prendre part à la société.

Assurer la qualité de l’éducation pour tous est une condition de réalisation du droit à l’éducation. Une éducation de qualité favorise l’inscription massive des enfants, des jeunes et des adultes dans les écoles et autres espaces d’éducation, et permet de réduire le nombre d’abandons scolaires, mais aussi d’éliminer les écarts discriminatoires dans les apprentissages fondamentaux entre les individus. Par ailleurs, une éducation de qualité offre aux élèves les compétences nécessaires à la vie quotidienne, la réussite professionnelle et l’épanouissement individuel, qui brisent le cercle de la pauvreté, et contribuent pleinement au développement de la société.

En 1990, la Déclaration mondiale sur l’Éducation pour tous (EPT) adoptée à Jomtien (Thaïlande) a engagé les États à améliorer la qualité de l’éducation et reconnu que l’élargissement de l’accès ne suffisait pas. 10 ans plus tard, lors du forum mondial sur l’éducation de Dakar (Sénégal), qui a permis à la communauté éducative de réaffirmer son engagement et de réitérer l’urgence de réaliser l’Education pour tous d’ici 2015, une attention particulière a été portée à la qualité de l’éducation en visant l’amélioration de celle-ci. L’objectif fixé était “d'obtenir pour tous des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables – notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul, et les compétences indispensables dans la vie courante”. Malgré la mise en œuvre de stratégies d’amélioration de l’éducation par les gouvernements et la société civile dans le monde entier, la qualité ne s’est pas améliorée au rythme espéré. Plus d’enfants et de jeunes sont inscrits à l’école. Pourtant, aujourd’hui le monde connaît une véritable crise de l’apprentissage : 250 millions enfants et jeunes restent encore non-scolarisés (UNICEF). La moitié de tous les enfants des pays à revenu faible ou intermédiaire sont incapables de lire et d'écrire une phrase simple à l'âge de 10 ans. Des millions d'enfants et de jeunes ne développent pas les compétences dont ils ont besoin pour sortir de la pauvreté. La qualité et l'accès à l'éducation et les possibilités de développement des compétences sont limités, en particulier pour les enfants et les jeunes les plus marginalisés, y compris les filles, les enfants handicapés et les enfants touchés par les situations d'urgence.
Environ 617 millions d'enfants et d'adolescents dans le monde n'atteignent pas le seuil minimal de compétence en lecture et en mathématiques (UNESCO, 2017). 

Cependant, l’espoir doit être grand. Des progrès ont été enregistrés sur la qualité de l’éducation dans le monde depuis Dakar. Le nombre d’élèves par enseignant a diminué dans 121 pays. Au Népal, ce chiffre est passé de 260 élèves par enseignant en 1999 à 28 élèves par enseignant en 2013.

Les Etats et la communauté éducative doivent donc aujourd’hui poursuivre leurs efforts pour réaliser l’ODD 4 et  «assurer l'accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie ». Le cadre d’action Éducation 2030, adopté en septembre 2015, qui met l’accent sur l’importance d’une éducation de qualité pour parvenir aux objectifs du développement durable 2030, est l’opportunité pour les gouvernements de faire de la qualité une des priorités de leurs politiques éducatives.

Nos recommandations : 

Les Etats doivent en particulier adopter des systèmes éducatifs qui :

  • Offrent des programmes adaptés aux nouvelles donnes de la vie en société du 21e siècle et notamment permettent aux enfants, jeunes et adultes de développer un esprit critique, de s’adapter au changement, de mieux vivre ensemble et d’apprendre tout au long de la vie ;
  • Assurent la mise à disposition de matériel éducatif adapté et leur utilisation efficiente;
  • Garantissent la qualité de l’enseignement et notamment la possibilité pour les enseignants d’accéder à des formations initiales et continues de qualité;
  • Utilisent des méthodes d’évaluation et de suivi des connaissances efficaces ;
  • Se basent sur des indicateurs permettant un suivi objectif de l’amélioration de la qualité de l’éducation.


AUTRES ENJEUX :