Rapport UNESCO « Sommes-nous loin de l'enseignement primaire et secondaire universel ? »

A l’issue du sommet politique de haut niveau de NY, l’UNESCO a annoncé la publication du Rapport mondial de suivi de l’éducation 2016 intitulé « Ne laisser personne pour compte : somme nous loin de l’enseignement primaire et secondaire universel ? ».Celui-ci sera officiellement présenté lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre 2016, mais les premières données révélées pointent les importants efforts à accomplir pour réaliser l’objectif mondial de l’éducation (ODD 4) d’ici 2030 de scolariser l’ensemble des enfants et des jeunes.

263 millions d’enfants et de jeunes non-scolarisés

Le rapport révèle que le nombre d’enfants et de jeunes de 6 à 17 ans non-scolarisés dans le monde est passé de 374,7 millions en 2000 à 263 millions en 2014.  Un progrès certes, mais largement insuffisant pour permettre à tous les enfants de s’assoir sur les bancs de l’école et recevoir une éducation de qualité. Parmi ces enfants non-scolarisés, un quart sont en âge de fréquenter l’école primaire, un quart devraient suivre le premier cycle du secondaire, et une moitié devrait avoir accéder au deuxième cycle du secondaire. L’éducation de base est indispensable à la poursuite des études ou de la formation, et ces chiffres illustrent l’immense défi que représente l’objectif de la scolarisation universelle d’ici 2030 et l’importance d’appeler les dirigeants à prendre les engagements nécessaires.

Asie du Sud et Afrique subsaharienne : la crise de l’éducation !

L’Asie du Sud et  l’Afrique subsaharienne sont les régions les plus touchées par la faiblesse des  taux de scolarisation, avec au moins la moitié des jeunes qui ne vont pas à l’école. Selon le rapport, plus d’un tiers de l’ensemble des enfants non-scolarisés dans le monde se concentrent dans seulement 6 pays de ces deux régions : le Nigéria, le Pakistan, l’Inde, le Soudan, l’Éthiopie et l’Indonésie.

L’Asie du Sud compte le nombre le plus important de jeunes non-scolarisés (primaire et secondaire confondus) et, sur les 61 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire non-scolarisés dans le monde, 34 millions vivent en Afrique subsaharienne soit plus de la moitié.

Filles – garçons à l’école : des inégalités qui perdurent !

Malgré les progrès accomplis au cours des 15 dernières années, l’égalité d’accès à l’éducation pour les jeunes filles n’est toujours pas une réalité. Le rapport indique que 15 millions de filles en âge de fréquenter le primaire n’auront jamais la possibilité d’apprendre à lire et à écrire à l’école primaire, contre environ 10 millions de garçons.

Ces inégalités sont d’autant plus criantes en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. En Asie du Sud 4 filles non scolarisées sur 5 n’entreront jamais dans le système éducatif formel, contre 2 garçons non scolarisés sur 5, et en Afrique subsaharienne 9 millions de filles ne fréquenteront jamais l’école, contre 6 millions de garçons.

Zones de conflits : 35% du total mondial des enfants non scolarisés !

Le rapport met également en lumière le problème de plus en plus préoccupant de l’éducation dans les situations d’urgence et de crises prolongées. Les pays touchés par les conflits en 2014 abritaient à eux seuls 35% du total mondial des enfants non scolarisés.
Très souvent les enfants réfugiés et déplacés à l’intérieur sont exclus des systèmes d’éducation nationaux notamment en raison de la mobilité, la nationalité et la langue. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime que la moitié des réfugiés en âge de fréquenter le primaire et les trois quarts des réfugiés en âge de fréquenter le secondaire ne sont pas scolarisés. Cependant ces estimations sont fondées sur des données incomplètes en raison des conditions sur le terrain.

Face à ces constats très préoccupants, la communauté internationale ne peut pas rompre à nouveau une autre promesse et priver les enfants et les jeunes de leur droit humain fondamental à l’éducation ! En tant que défenseur des droits de l’homme, il est aujourd’hui impératif que la France prennent des mesures appropriées pour contribuer pleinement à l’atteinte de l’objectif de l’enseignement primaire et secondaire universel d’ici 2030.