La Coalition Éducation rencontre le Secrétaire d'Etat M. André Vallini

Michelle Olivier (SNUipp-FSU), Maé Kurkjian (One), André Vallini (Ministère des Affaires étrangères et du Développement international), Carole Coupez (Solidarité Laïque) et Hélène Ferrer (Coalition Éducation). 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 23 juin, la Coalition Education, représentée par trois de ses membres, était reçue pour la première fois par le Secrétaire d’Etat en charge du développement et de la francophonie André Vallini, qui fait de l’éducation sa priorité pour les mois à venir et l’avait encore affirmé en ouverture du CNDSI le 20 juin dernier :

L’éducation est ma priorité, en particulier l’éducation en situation de crise. C’est le premier pré –requis au développement, tout commence et passe par l’éducation. Depuis 15 ans, même si des progrès considérables ont pu être enregistrés, notamment l’augmentation des taux de scolarisation, le déficit chronique de financement de l’éducation est important, et interagit avec l’augmentation démographique notamment en Afrique. D’ici 2030, 600 millions d’enfants seront à scolariser
M. André Vallini, Secrétaire d’Etat en charge du développement et de la francophonie

Monsieur Vallini a réitéré sa détermination à soutenir davantage l’éducation dans le cadre de la politique d’aide au développement de la France, et a souligné l’impératif d’un engagement international pour l’éducation dans les situations d’urgence, auquel il est du devoir de la France de contribuer significativement. La Coalition Education salue cette prise de position sincère ainsi que la volonté du Secrétaire d’Etat d’obtenir des engagements concrets de la France pour l’Education.

Conscients de l’étroitesse des marges de manœuvre budgétaires, les membres de la Coalition ont mis l’accent sur la répartition de l’aide : selon les chiffres déclarés par la France à au Comité pour l’aide au développement de l’OCDE l’éducation de base représentait en 2014 moins de 18 % de l’aide de la France au secteur de l’éducation, dont seulement 3 % pour l’éducation primaire et 0,1 % pour l’éducation préscolaire, alors que l’éducation supérieure en reçoit plus de 74 % ! Pour la Coalition et ses partenaires internationaux de la Campagne mondiale pour l’éducation, ce sont 10 % de l’aide publique totale que chaque pays donateur devrait consacrer à l’éducation de base.

André Vallini a reconnu ce déséquilibre, et les échanges ont porté sur les engagements prioritaires à défendre dans le cadre du projet de loi de finances pour 2017. Parmi les recommandations de la Coalition Éducation, celle de pérenniser la contribution de la France au Partenariat mondial pour l’éducation (PME), qui cible l’éducation de base dans les pays les plus pauvres. Le secrétaire d’Etat ayant annoncé un effort de 8 millions d’euros pour 2016, il est crucial de le renouveler en 2017 et de prendre pleinement part à la prochaine campagne de mobilisation des ressources, prévue fin 2017, à travers un engagement annuel au moins équivalent pour la période 2018-2020. Inscrire l’engagement Français dans la durée passe également par l’intégration d’une ligne dédiée à la contribution au PME dans la loi de finances, au même titre que d’autres contributions françaises à des fonds multilatéraux sectoriels. Le Secrétaire d’Etat a indiqué souhaiter poursuivre ces options dès les prochains mois.

Le Secrétaire d’Etat n’a en revanche pas été en mesure d’assurer la Coalition d’une contribution significative de la France au fonds Education Cannot Wait dédié à l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée. Une absence d’engagement qui sera, espérons-le, comblée d’ici l’Assemblée Générale des Nations Unies et la remise du rapport de la Commission internationale sur le financement de l’éducation (Commission Brown) en septembre 2016.

Sur l’ensemble de ces sujets, la Coalition Éducation soutiendra les initiatives d’André Vallini, en veillant à la traduction des discours en engagements concrets, et poursuivra sa mobilisation auprès du gouvernement comme des parlementaires.