6e Assemblée mondiale de la Campagne mondiale pour l'éducation

La Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies Mme Amina J Mohammed prononçant le discours d’ouverture de la 6e Assemblée Mondiale

KATMANDOU -  La 6e Assemblée Mondiale de la Campagne Mondiale pour l’Éducation s'est tenue du 16 au 18 novembre à Katmandou, Népal, sous le thème "Transformer les systèmes publics d’éducation pour l’égalité, l’inclusion et la justice”.

Environ 300 participants venus de 100 pays différents, représentants de la société civile, activistes, et jeunes délégués, se sont réunis pour débattre, réfléchir et planifier afin de réaliser une vision ambitieuse et transformatrice. Pour la première fois également, la 6e Assemblée Mondiale a fait place aux jeunes en organisant une Assemblée des Jeunes les 14 et 15 novembre.

L'Assemblée Mondiale a accueilli la Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies Mme Amina J Mohammed pour le discours d’ouverture et une discussion autour de l’Objectif de développement durable 4 (ODD4), la crise mondiale de l’éducation et le rôle de la jeunesse et de la société civile. Parmi les autres invités figuraient également Mme Nora Fyles, Directrice du secrétariat de l’initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI).

L'éducation ne traverse pas une mauvaise passe - elle est en crise. Pour réaliser une éducation transformative, l'éducation doit être transformée. Ce sont des coalitions telles que la CME ainsi que les ONG locales qui promeuvent cet agenda au niveau des pays.
Amina J Mohammed, Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies.
Nous devons construire un solide mouvement de masse pour l’éducation. Il n’est pas seulement question de droit à l’éducation mais de droits à travers l’éducation. Tous les enfants devraient apprendre leurs droits, la justice et l’égalité, via les curriculums, dans les écoles.
Dr Kailash Satyarthi, le Prix Nobel de la paix, fondateur de la Kailash Satyarthi Children's Foundation, et premier président de la CME

« A l’aube de ses 20 ans, la CME a atteint une forme de maturité avec une structuration forte ainsi qu’une reconnaissance institutionnelle dans le débat international, les espaces de décisions, au niveau global comme régionaux et nationaux pour la défense du Droit à l’éducation et le financement d’une éducation publique de qualité. Elle a aussi réussi à faire évoluer le discours des militants de l’aide à l’éducation et du Droit à l’éducation.

Le mouvement est à un tournant pour se renouveler : un tiers du chemin parcouru d'ici à 2030, et au rythme actuel des financements, déjà 50 ans de retard sur l’échéance 2030 et l’atteinte de l'Objectif de développement durable sur l'éducation (ODD4).

Investir dans l’éducation est une des solutions, mais pas à n’importe quel prix. L’objectif de la CME est de soutenir un investissement public fort et cohérent pour garantir l’équite, la qualité de l’éducation et ne laisser personne de côté. Le plaidoyer doit se faire avec et envers les gouvernements pour les soutenir dans leur responsabilité de garantir le droit à l’éducation.

Les menaces sur le mouvement mondial sont nombreuses :

  • Les nationalismes induisent une réduction de la solidarité intérieure ainsi que l’augmentation des discriminations et des phénomènes de violences qui pénètrent la société jusqu’aux enceintes éducatives ; 
  • Une réduction de la solidarité extérieure et de l’aide internationale qui, par conséquent, encourage la privatisation de l’aide et l'émergence d’acteurs à but lucratif dans le secteur de l’éducation ;
  • La réduction de la vision émancipatrice de l’éducation à une vision libérale de l’éducation avec une standardisation des savoirs, un enseignement basé sur les résultats, une réduction des contenus éducatifs à l’employabilité ou à la productivité des apprenants et pas au développement de leur plein potentiel, de leur personnalité et de leur esprit critique ;
  • La réduction de la place de la société civile dans de nombreux pays voire sa criminalisation ;
  • Et bien sûr les menaces extérieures et structurelles comme les crises et les conflits, les catastrophes naturelles liées au changement climatique qui affectent directement plus de la moitié des exclus du droit à l’éducation au niveau mondial. 

La CME a pour ambition de s’aligner sur la vision universelle et transformative de l’agenda 2030 en travaillant au-delà du secteur de l’éducation avec d’autres acteurs de défense des droits et des services publics sociaux, les mouvements sociaux et en portant l’éducation comme un levier d’action et de transformation pour l’ensemble des défis auxquels nous sommes confrontés et notamment celui de la paix et de la lutte contre la régression des démocraties et de la parole citoyenne mondiale. » affirme Carole Coupez (cheffe de file de la Coalition Education) présente à l'Assemblée mondiale de la CME.