PME : 333 millions d'euros engagés par la France, un statut quo insuffisant.

Londres, le 29 juillet 2021 - La Conférence de financement du Partenariat Mondial pour l’Education (PME) 2021-2025 co-présidée par le Premier Ministre britannique Boris Johnson et le Président du Kenya Uhuru Kenyatta s’est achevée le 29 juillet sur une note positive. Nous saluons les engagements multiples des pays donateurs et des pays partenaires qui ont permis de lever 4 milliards de dollars sur les 5 milliards visés par le PME pour les 5 prochaines années (2021-2025).

©Coalition Education

Les pays donateurs ont tour à tour annoncé leurs engagements résultant à une contribution totale de 4 milliards de dollars au PME pour les cinq prochaines années : un bilan positif pour cette Conférence de restitution en réponse aux besoins éducatifs grandissants en raison de la pandémie de Covid19. Le PME avait émis une demande de financement à hauteur de 5 milliards de dollars pour la période 2021-2025 afin de mettre en œuvre ses programmes d’appui aux gouvernements partenaires se fixant pour objectif de scolariser 88 millions d’enfants, dont 46 millions de filles.

Les pays partenaires du PME ont également annoncé leurs engagements en vue d’accroître le volume, l'efficacité et l'équité du financement national de l'éducation, au regard de leur budget national, dont le seuil est fixé à 20%. Ces annonces qui se sont multipliées lors de cette reconstitution sont un symbole fort pour un véritable cadre de partenariat mondial en faveur de l'éducation pour toutes et tous.

La France à, quant à elle, confirmé, le jeudi 29 juillet, sa contribution de 333 millions d’euros (pour cinq ans), dont 50% sera dirigé en faveur de l’éducation des jeunes filles. Un montant qui s’avère proportionnel à la contribution précédente de 200 millions d’euros, annoncée en 2018 pour trois ans. Si la Coalition Education salue l’engagement de la France de s’inscrire dans la continuité financière, en faisant état de la proportionnalité du financement français au regard des années précédentes, ce statut quo est insuffisant. Nous regrettons que le calcul de cette proportionnalité n’ait pas pris en compte les besoins aggravés par la pandémie de Covid-19. 

Aujourd’hui, alors que l’UNESCO annonce le risque d’une hausse d’un tiers du déficit de financement de l’éducation liés à l’impact de la Covid19 ; en 2021, ce sont 70 millions d’enfants - soit plus de la moitié des enfants de dix ans dans le monde - qui risquent de ne pas savoir lire et écrire, compromettant déjà leurs perspectives d’avenir. 

Les déficits éducatifs majeurs auxquels des milliards d’apprenant.e.s ont été confronté.e.s auraient dû être des éléments déclencheurs forts pour que la France affirme davantage son leadership sur les enjeux de l’éducation et s’aligne sur la Commission européenne et le Royaume-Uni qui ont, de leur côté, fortement augmenté leur contribution au fonds.

Nous rappelons également que la France, en tant qu’acteur incontournable de l’aide au développement, a un rôle clé à jouer pour renverser les tendances et placer l’éducation au cœur des efforts de solidarité. Les efforts financiers internationaux doivent être complémentaires et en appui à la mobilisation des ressources domestiques. 

A ce jour, l’éducation, en réponse à la pandémie de Covid19 et à la recrudescence des inégalités, demeure un élément clé pour la transformation vers une société inclusive et égalitaire.