Macron aux ambassadeurs : discours prometteur sur l'éducation

Le 29 août, le président de la République a reçu les ambassadeurs de France à l’Elysée pour définir les grandes lignes de la politique étrangère française. Emmanuel Macron a affirmé que « l’éducation sera la priorité » de l’aide au développement. 

Lors de son discours, le Président a insisté sur le rôle fondamental de l’éducation pour relever tous les défis nationaux et notamment « donner une alternative au fondamentalisme et à l'obscurantisme ». Or à force de se concentrer sur la défense il en a oublié le lien entre l’éducation, le développement durable, la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités.

Faire de l’éducation la priorité

Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de faire de l’éducation la priorité de l’aide bilatérale de la France au développement. Il souhaite également accroître les effectifs d’étudiants étrangers en France en mettant en place une stratégie d’accueil « plus offensive et plus intégrée » et en développant « de nouveaux accords de coopération universitaire ». La France accueille 300 000 étudiants étrangers chaque année dans ses universités et grandes écoles. Un chiffre jugé insuffisant pour le Président. Autre objectif. Emmanuel Macron souhaite voir une augmentation du nombre d’étudiants issus des pays de l'espace francophone en France avec davantage de bourses d'attractivité pour les meilleurs.

Cibler les enfants et les jeunes qui en ont le plus besoin

La Coalition Education salue ce discours prometteur pour l’éducation et espère que des mesures concrètes et efficaces seront adoptées pour atteindre les objectifs précités. L’aide de la France à l’éducation devra cibler les enfants et les jeunes qui en ont le plus besoin. Il est important que la politique d’accueil des étudiants, qui sera mise en place, bénéficie aux populations des pays où le droit à l’éducation est davantage fragilisé. Les bourses et les visas devront être attribués en priorité aux étudiants dont l’accès  à l’éducation de qualité n’est pas assuré dans leur pays. Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne connait d’important besoins éducatifs, qui ne vont cesser de s’aggraver avec le taux de croissance démographique le plus rapide au monde (2,4% selon l’UNESCO). Et pourtant, en 2015 la France n’y a alloué que 28% de son aide à l’éducation. Les pays d’Afrique subsaharienne doivent figurer parmi des premiers récipiendaires de l’aide de la France à l’éducation.

Autre point de vigilance : les bourses et les frais d’accueil des étudiants issus des pays qui ne sont pas identifiés comme prioritaires de l’aide au développement ne devront pas être comptabilisés dans l’aide à l’éducation. En 2015, les bourses et les frais d’accueil représentaient 72% de l’aide à l’éducation et seulement 17% a bénéficié aux étudiants des pays prioritaires.

La Coalition Education appelle Emmanuel Macron à transformer ses paroles en actes et à rééquilibrer l’aide de la France à l’éducation afin de réduire les profondes disparités qui persistent dans l’accès à l’éducation dans le monde.