La France soutient la santé mondiale, mais ne fait pas assez pour l'éducation !

A l’occasion de l’édition 2016 du festival de musique Solidays, François Hollande a annoncé que la France maintiendrait sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à la hauteur de 360 millions de dollars par an de 2017 à 2020. Une excellente nouvelle qui toutefois souligne davantage la faiblesse de l’engagement de la France en matière d’aide à l’éducation. En effet, 8 millions d’euros sont consacrés au Partenariat mondial pour l’éducation (PME) en 2016, sans visibilité pour les années suivantes, alors que la France reste silencieuse quant à sa contribution au Fonds Education Cannot Wait dédié à l’éducation dans les situations d’urgence.

Un constat sans appel : l’éducation est en crise et a besoin de financement !

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’ignorer les difficultés que connait l’éducation dans le monde : les crises, la multiplication des acteurs privés, le désengagement des gouvernements ont un impact négatif sur l’accès de millions de personnes – enfants, jeunes et adultes – à l’éducation.

Pour réduire les risques de non scolarisation ou de déscolarisation des populations les plus vulnérables, les pays donateurs doivent impérativement augmenter leur aide à l’éducation dans les pays en développement, qui passe notamment par une contribution au PME.

L’éducation et la santé sont d’importance égale et connaissent des besoins criants qui nécessitent une réponse mondiale, il est injustifié que les ressources allouées par la France au PME soient 45 fois inférieures à celles versées au Fonds mondial ! 

Pourquoi le Partenariat mondial pour l’éducation est-il si important ?

Le PME est aujourd’hui l’unique dispositif multilatéral dédié au financement de l’éducation, et le meilleur outil pour soutenir l’éducation là où les besoins sont les plus grands.

Le PME estime que depuis sa création en 2002, grâce à son appui, 61 millions d’enfants supplémentaires vont à l'école primaire et 23 millions d’enfants ont été inscrits au 1er cycle du secondaire dans les pays partenaires. 60 % de ces pays ont mis en place des programmes de formation pour les enseignants et 2 milliards $US de financements du PME ont été alloués aux pays fragiles ou touchés par le conflit.
Le taux d’achèvement du cycle primaire dans les pays partenaires du PME est passé à 72% en moyenne en 2013 contre 63 % en 2003 et 31 pays ont atteint la parité filles/garçons dans leurs taux d'achèvement du primaire ou ont une proportion plus importante de filles qui terminent le primaire que de garçons.

Sur le plan de l’effet de levier financier, on a constaté en 2012 11 % d’augmentation du financement intérieur pour l’éducation dans les pays en développement partenaires après qu’ils aient rejoint le PME. Si la France entend participer de façon cohérente et significative à l’effort global en faveur de l’éducation pour tous et être crédible dans sa politique de développement, elle doit dès 2017 augmenter et inscrire dans la durée sa contribution au PME, et s’engager en faveur du nouveau Fonds Education Cannot Wait !

La France : loin derrière ses voisins européens !

La faiblesse des annonces faites pour 2017-2020 place notre pays loin derrière ses voisins européens : 

Les principaux contributeurs au PME pour ces dernières années incluent la Norvège (45 millions de dollars versés en 2015), le Danemark (40 millions de dollars en 2015), le Royaume-Uni (27,5 millions de dollars annoncés pour 2016), et la Suède (11,7 millions de dollars en 2015).

Lors du Sommet Humanitaire d’Istanbul en mai 2016, Le Royaume Uni s’est engagé par ailleurs à verser 30 millions de livres sterling sur deux ans au Fonds Education Cannot Wait, les Etats-Unis 20 millions de dollars en 2016, la Norvège 10 million de dollars, et les Pays-Bas 7 millions d’euros !

Nous ne cesserons de nous mobiliser  pour que la France renforce son soutien financier à ces deux fonds, essentiels pour atteindre l’Objectif 4 « Assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous » avant 2030.