Crise des Rohingya : l'éducation doit être un élément fondamental de la réponse humanitaire

La Campagne mondiale pour l’éducation - dont la Coalition Education est membre - appelle la communauté internationale à faire de l'éducation un élément fondamental de la réponse humanitaire à la crise des Rohingya. 

Des réfugiés rohingyas dans le camp de Kutupalong au Bangladesh / © John Owens/VOA (mars 2017)

La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) est consternée par les actes monstrueux et inhumains de violence commis contre la communauté Rohingya au Myanmar. Ces atrocités ont conduit plus de six cent mille personnes (UNHCR, 2017) - dont 58% sont des enfants et 60% des adultes sont des femmes - à fuir leur foyer et à se réfugier dans le pays voisin, au Bangladesh.

Toute forme de violence et de violation des droits de l'homme est inacceptable, et nous dénonçons vigoureusement le déni de responsabilité pour les actes de nettoyage ethnique commis par l'armée du Myanmar et le gouvernement de la NLD, dirigé par Aung San Suu Kyi.

Nous félicitons le Bangladesh pour son soutien et son humanité en ouvrant sa frontière et en fournissant un abri aux réfugiés Rohingya, qui arrivent traumatisés, ayant perdu leurs moyens de subsistance, leur maison et, dans certains cas, les membres de leur famille.

La Campagne mondiale pour l'éducation demande un accès humanitaire sans restriction à toutes les communautés dans le besoin, ainsi que la sécurité, la protection et la coexistence pacifique de toutes les communautés de l'État de Rakhine. Nous demandons en outre que les membres de la communauté Rohingya qui ont fui le Myanmar disposent d’un droit au retour sûr, volontaire et durable. 

En particulier, la CME demande que l'éducation soit un élément fondamental de la réponse humanitaire à la crise. La majorité des réfugiés qui ont fui vers le Bangladesh sont des enfants, dont la résilience - face à ce traumatisme inimaginable - peut être renforcée si on leur donne la sécurité, la stabilité et, surtout, un environnement d'apprentissage favorable. Cependant, l'éducation est l'un des domaines les moins financés dans la réponse à la crise Rohingya, et la communauté internationale doit faire beaucoup plus pour orienter le financement vers le droit à l'éducation pour les enfants, malgré les circonstances difficiles.

Il n'est pas acceptable que nos dirigeants ferment les yeux sur la crise des réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Nous appelons en outre la communauté internationale à élever sa voix pour résoudre cette crise et faire pression sur le gouvernement du Myanmar pour qu'il mette un terme aux crimes commis contre la communauté Rohingya. Le Myanmar doit veiller à ce que des mesures soient prises contre les auteurs de ces atrocités et à créer les conditions permettant à tous les réfugiés Rohingya de retourner volontairement chez eux en toute sécurité et sans craindre de nouvelles persécutions.